Haïti qualifiée pour la Coupe du Monde de football 2026… mais privée de supporters aux États-Unis

La joie est immense en Haïti : les Grenadiers disputeront l’été prochain la deuxième Coupe du monde de leur histoire. Mais une ombre assombrit cette qualification historique : les supporters haïtiens ne seront pas autorisés à entrer aux États-Unis pour soutenir leur équipe, en raison des restrictions migratoires confirmées par l’administration Trump.

Une qualification historique après 52 ans d’attente

Mardi 18 novembre, au stade de Curaçao où Haïti évolue désormais en raison de la crise sécuritaire nationale, les Grenadiers ont validé leur billet pour le Mondial 2026 en battant le Nicaragua 2–0.

Une victoire symbole d’espoir pour un pays frappé par la violence des gangs et une instabilité persistante.

Haïti retrouve ainsi la scène mondiale 52 ans après sa première participation, en 1974, en Allemagne de l’Ouest. L’exploit est réel : dans un groupe relevé, les Haïtiens ont devancé le Honduras, le Nicaragua et surtout le Costa Rica, quart de finaliste du Mondial 2014 et habitué de la compétition.

Cette qualification porte la marque du sélectionneur français Sébastien Migné, qui a construit une équipe mêlant joueurs locaux et talents de la diaspora. Parmi eux, Ruben Providence, 24 ans, buteur décisif et joueur d’Almere City FC aux Pays-Bas, ou encore Johnny Placide, capitaine et gardien du SC Bastia, véritable pilier du vestiaire.

Le Panama et Curaçao ont également validé leur ticket pour la Coupe du monde dans la zone Concacaf.

Un Mondial… sans les supporters haïtiens

Le tournoi 2026 se déroulera aux États-Unis, au Mexique et au Canada du 11 juin au 19 juillet. Mais les fans haïtiens n’auront pas le droit d’y entrer.

En juin, le président américain Donald Trump a validé une loi interdisant l’entrée sur le territoire aux ressortissants de 19 pays. Après l’Iran, déjà concerné et qualifié via la zone Asie, Haïti devient le deuxième pays qualifié dont les supporters se retrouvent officiellement bloqués à la frontière.

L’administration américaine a confirmé au média Politico que seuls les joueurs haïtiens, leur famille proche et les membres du staff seraient exemptés grâce à une exception prévue pour les grands événements sportifs. Tous les autres ressortissants haïtiens demeurent interdits d’accès au territoire américain.

Ainsi, comme pour l’Iran, les tribunes américaines ne verront pas flotter les drapeaux haïtiens, malgré l’enthousiasme suscité par cette qualification historique.

Un Mondial particulier à venir

Le retour d’Haïti en Coupe du monde aurait pu être un immense moment de communion nationale. Il le restera symboliquement, mais les supporters devront suivre l’aventure depuis l’étranger ou depuis l’île, alors que la sélection rêve désormais de franchir un cap encore inédit : sortir de la phase de groupes.

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