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Des rangées impeccables de robots humanoïdes avançant au pas dans un gigantesque entrepôt : la scène semble tirée d’un film de science-fiction, mais elle est bien réelle. Le fabricant chinois UBTECH affirme avoir commencé la production et la livraison en masse de ses Walker S2, des humanoïdes conçus pour travailler en usine.
À Shenzhen, la vidéo tournée par un drone montre des centaines de Walker S2 parfaitement alignés, marchant en formation vers les camions chargés de les expédier. Les images, d’une précision presque clinique, ont immédiatement enflammé les réseaux sociaux. Entre fascination technologique et frissons d’inquiétude, les réactions oscillent : certains saluent un exploit d’ingénierie, d’autres parlent déjà de cauchemar futuriste.
Une mise en scène qui rappelle la dystopie
Difficile de rester indifférent face à cette chorégraphie mécanique : synchronisation quasi militaire, ambiance glaciale, et démonstration troublante de leurs capacités. L’un des passages ayant le plus interpellé les internautes montre les robots retirant puis réinsérant eux-mêmes leur batterie avant de repartir, imperturbables. De quoi nourrir toutes les suspicions sur un montage numérique.
UBTECH a dû intervenir pour démentir les accusations de trucage : « Certains ont estimé que les images semblaient trop parfaites. Mais la perfection n’est pas fabriquée, elle est conçue », a assuré l’entreprise, affirmant que la vidéo était intégralement authentique.
Un déploiement massif déjà lancé
Derrière le buzz se joue un mouvement de fond. UBTECH prévoit de déployer 500 exemplaires de ses Walker S2 dans les usines chinoises d’ici la fin de l’année. Une annonce qui alimente autant les discussions technophiles que les inquiétudes sur l’avenir du travail humain. Les commandes ont déjà atteint 800 millions de yuans (près de 113 millions de dollars), avec parmi les premiers clients BYD, Geely, FAW Volkswagen, Dongfeng ou encore Foxconn. Tous voient dans ces humanoïdes un personnel infatigable, sans pause, sans congés et — comme certains le soulignent avec ironie — « définitivement pas syndiquable ».
Contrairement à d’autres robots testés en laboratoire, les Walker S2 sont directement mis à l’épreuve sur des lignes de production réelles, un signe que le marché entre dans une phase pleinement industrielle.
L’argument qui change tout : l’autonomie totale
La capacité d’échanger leur propre batterie en quelques minutes constitue l’un des atouts majeurs du Walker S2. Plus besoin d’assistance humaine : le robot se recharge en autonomie et peut enchaîner les heures de travail pratiquement sans interruption. Une présence 24h/24 sur les chaînes de montage devient soudain envisageable — et c’est précisément ce qui suscite la plupart des appréhensions.
Si un humanoïde peut occuper un poste en continu, quelle place restera-t-il pour les ouvriers humains ?
Une technologie qui bouscule l’imaginaire… et l’emploi
Longtemps cantonnée aux laboratoires, la robotique humanoïde entre désormais dans l’industrie lourde. Et avec elle, les craintes d’un impact massif sur l’emploi. Sur les réseaux, l’humour masque mal l’inquiétude : « Voilà mon futur patron, ravi de ne jamais m’augmenter », plaisante l’un. « On dirait Skynet avec un badge d’usine », s’alarme un autre.
L’arrivée de machines robustes, disciplinées et manifestement très proches d’une autonomie fonctionnelle totale fait naître un débat brûlant : jusqu’où les usines — en Chine aujourd’hui, ailleurs demain — sont-elles prêtes à aller dans la substitution du travail humain ?
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